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Alors que la culture du soja demeure un facteur important de déforestation et conversion, Earthworm et Louis Dreyfus Company collaborent pour la responsabilisation des approvisionnements brésiliens vers la France.
Alors que la culture du soja demeure un facteur important de déforestation et conversion, Earthworm et Louis Dreyfus Company collaborent pour la responsabilisation des approvisionnements brésiliens vers la France.
News 17 janv. 2024

Lutte contre la déforestation importée : Earthworm Foundation et Louis Dreyfus Company se mobilisent pour importer du tourteau de soja brésilien vérifié selon la méthodologie ZDC

Temps de lecture – 5 min

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Alors que la culture du soja demeure un facteur important de déforestation et conversion d’écosystèmes naturels, Earthworm Foundation et le négociant Louis Dreyfus Company (LDC) collaborent pour la responsabilisation des approvisionnements brésiliens vers la France.

  • Lancée en mai 2023, cette collaboration inédite vise à importer en France, sur une période d’une année, du tourteau de soja brésilien vérifié selon la méthodologie Zéro Déforestation ni Conversion (ZDC) équivalent à 30% des importations de LDC en France.
  • Développée par Earthworm Foundation, la méthodologie ZDC permet d’établir que le soja importé n’est ni lié à la déforestation ni à la conversion d’écosystèmes naturels après la date du 1er janvier 2020.
  • Transporté par LDC, le tourteau vérifié ZDC sera disponible sur le marché français des fournisseurs d’aliments pour animaux d’élevage.
  • Le projet s’inscrit dans le cadre du nouveau règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE), dont l’entrée en application est fixée au 30 décembre 2024. Dans les faits, la méthodologie ZDC propose un champ d’application plus large, prenant en compte non seulement l’analyse de la déforestation mais également de la conversion d’écosystèmes.
  • À ce jour, la collaboration a déjà permis la vérification des quatre cargos suivants, remplis de tourteau de soja issu des infrastructures de LDC au Brésil :
    • Le MV Kyzikos, parti le 12 mai 2023 depuis Paranaguá et arrivé à Lorient le 31 mai.
    • Le MV Palais, parti le 4 juillet 2023 depuis Paranaguá et arrivé à Lorient le 27 juillet.
    • Le MV Andermatt, parti le 17 août 2023 depuis Paranaguá et arrivé à Lorient le 8 septembre.
    • Le MV TUO FU 8, parti le 15 octobre 2023 depuis Paranaguá et arrivé à Montoir le 16 novembre.
Un membre de l'équipe d'Earthworm sur le terrain dans l'état de Mato Grosso au Brésil.

« Face au constat inquiétant de la poursuite de la déforestation et conversion d’écosystèmes au Brésil, une mobilisation de tous les acteurs de la filière est plus que jamais nécessaire pour permettre la bascule du marché vers un soja responsable, » a déclaré Fabien Girard, Directeur Régional Europe d’Earthworm Foundation.

« Nous sommes très heureux de cette collaboration inédite avec LDC et des progrès importants qui en découlent dans la traçabilité du soja importé en France. Ce projet montre qu’il est possible aujourd’hui d’importer du soja ZDC et de permettre ainsi aux acteurs français et européens de consommer directement ou indirectement du soja sans risque de contribuer à la déforestation ou à la conversion d’écosystèmes remarquables au Brésil. »

Réception de graines de soja dans une usine de trituration au Brésil.

LDC s’est engagé à mettre fin à la déforestation et conversion de la végétation indigène à haute valeur de conservation à des fins agricoles dans toutes ses chaînes d’approvisionnement d’ici à la fin 2025.

« La promotion de pratiques responsables et durables au sein de chaînes d'approvisionnement complexes, à l’image de celle du soja, pose des défis que nous ne pouvons relever individuellement. A ce titre, il est impératif que chaque maillon de la chaine de valeur, y compris les acteurs européens, s’impliquent financièrement auprès des fermiers brésiliens, pour leur permettre de répondre aux exigences législatives européennes qui dépassent le cadre réglementaire brésilien, » déclare Raphaël Latz, Directeur Général de Louis Dreyfus Company France, et Responsable Europe pour la Distribution. « L’engagement actif et la collaboration étroite des entreprises et des parties prenantes en aval de la chaîne, telles que LDC et Earthworm Foundation, se révèlent donc d’une importance capitale. »

Ce projet a reçu également le soutien de Lactalis France, qui s’engage à sensibiliser ses partenaires et producteurs dans ses approvisionnements d’aliments du bétail.

La méthodologie ZDC est un protocole de vérification du risque de déforestation/conversion des flux physiques de soja. Elle permet d’établir que le soja importé n’est pas lié à la déforestation ou à la conversion d’écosystèmes naturels, qu’elles soient légales ou illégales, après la date butoir du 1er janvier 2020.

Sa mise en œuvre consiste en quatre étapes :

1. Collecter des informations de traçabilité auprès de l’importateur et de ses fournisseurs pour remonter à l’origine du flux de soja depuis le cargo jusqu’aux zones de production.

2. Évaluer le risque de déforestation/conversion associé aux volumes de soja. L’évaluation se fait à deux niveaux : les municipalités de production, et les fermes dans le cas où les municipalités sont à risque. Cette évaluation est permise grâce aux données d‘imagerie satellitaire fournies par Agrosatélite, et se fait tout au long de la chaîne d’approvisionnement, y compris dans les zones de mélange.

3. Vérifier la cohérence des informations afin d’évaluer le risque pour l’intégralité du soja contenu dans le cargo.

4. Proposer un plan d’action de gestion du risque. L’analyse des flux permet en effet de mettre en avant les améliorations requises, par exemple sur la traçabilité ou la gestion des non- conformités, afin d’augmenter la part de volumes de soja ZDC pour les prochains cargos.

Depuis 2020, Earthworm Foundation coordonne le Manifeste Soja, une initiative visant à rassembler l’ensemble des acteurs de la filière autour d’engagements concrets pour atteindre 100% d’approvisionnements en soja dont le contrôle physique permet de garantir qu’il ne soit pas lié à des pratiques légales ou illégales de déforestation et de conversion.

Notre vision à terme est celle d’une filière soja positive pour la nature et les personnes – une filière où les écosystèmes sont protégés et les droits humains respectés.

La culture du soja est l’une des principales causes de la déforestation tropicale importée.[1] Elle était liée à environ 9% de la déforestation en Amérique du Sud entre 2000 et 2016.[2]

Particulièrement touchée, la savane tropicale du Cerrado au Brésil, un biome unique au monde, a déjà perdu 50% de sa végétation naturelle et disparaît aujourd’hui plus rapidement que la forêt amazonienne.[3] On estime que la déforestation contribue à environ 10% des émissions globales de gaz à effet de serre.[4] Elle est une cause majeure du changement climatique.

En 2020, l’industrie agroalimentaire française a importé environ 3 millions de tonnes de tourteaux de soja – destinés dans une très large mesure à l’alimentation animale pour la production de viande, œufs et lait – dont la majorité (57%) provenait du Brésil.[5]

[1] Source : WWF (2021) : « Quand les Européens consomment, les forêts se consument ».
[2] Source : Harvest and Rainforest Foundation Norway (2022) : « The State of the Soy Industry ».
[3] Source : Greenpeace (2017) : « Soja et déforestation ».
[4] Source : Rainforest Alliance (2018) : « Quel est le lien entre déforestation et changement climatique ? ».
[5] Source : IDH, The Sustainable Trade Initiative (2022) « European Soy Monitor; Insights on European uptake of responsible, deforestation, and conversion-free soy in 2020 ».

À propos d’Earthworm Foundation

Earthworm Foundation est une organisation internationale à but non lucratif qui collabore avec les entreprises, la société civile, les communautés locales et les gouvernements pour réduire l'impact environnemental et social des chaînes d’approvisionnement. Nous travaillons sur les cinq continents pour restaurer les forêts, régénérer les sols et protéger les communautés dans les lieux de production et d’extraction de matières premières telles que le cacao, l’huile de palme, le coton, le bois, le soja, et d’autres. Nous accompagnons les entreprises dans la conception de politiques d’approvisionnement responsable et la mise en œuvre de solutions respectueuses de l’environnement et de l’humain. Pour en savoir plus, rendez-vous sur earthworm.org ou suivez-nous sur LinkedIn.

Contact presse : Raphaël Fiorese | r.fiorese@earthworm.org

À propos de Louis Dreyfus Company

Fondé en 1851, Louis Dreyfus Company est l'un des principaux négociants et transformateurs de produits agricoles. Notre histoire riche en savoir-faire, associé à un vaste réseau d’actifs, nous permet d’approvisionner nos clients de manière sûre, fiable et responsable. Nos activités couvrent l'ensemble de la chaîne de valeur, de la production agricole aux consommateurs, avec la gamme de produits et services suivant : les céréales et oléagineux, le café, le coton, les jus, le riz, le sucre, le fret, les solutions carbones, les intrants agricoles et les actifs financiers. Chaque année, nous contribuons à nourrir et à vêtir quelque 500 millions de personnes en transformant et transportant environ 80 millions de tonnes de produits agricoles. Active dans plus de 100 pays, Louis Dreyfus Company emploie environ 17 000 collaborateurs. Pour plus d'informations, visitez www.ldc.com et suivez-nous sur X, LinkedIn et WeChat (ID : we_are_ldc).

Contact presse : media@ldc.com

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