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Oui à l'huile de palme dans le Nutella pour sauver les forêts
Oui à l'huile de palme dans le Nutella pour sauver les forêts
News 18 juin 2015

C’est à la fin d’une journée passée avec des petits planteurs de palmiers à huile dans la province de Sabah Malaisie au Nord de Bornéo ce mercredi que j’ai lu la déclaration de Ségolène Royal encourageant les gens à ne plus manger de Nutella pour sauver les forêts. J’étais déjà fatigué de la journée, mais là ses mots ont fini de me vider du peu d’énergie qui me restait.

La polarisation permanente du débat sur l’huile de palme est fatigante. Elle entraîne les Français dans l’erreur, les désinforme et fait le jeu des polémiques. Depuis que je travaille sur ce sujet au TFT (www.tft-earth.org), j’ai eu l’occasion me pencher sur cette question profondément. J’ai beaucoup appris en marchant aux côtés des planteurs petits et grands, raffineurs, acheteurs, marques et distributeurs et je pense qu’il est temps que le grand public soit correctement informé.

Le TFT travaille depuis quinze ans avec les entreprises pour les aider à innover dans la manière dont elles gèrent leurs approvisionnements en matières premières, qu’elles soient une marque, un fournisseur ou un producteur, pour que les produits qu’elles fabriquent soient respectueux des hommes et de la Nature. On retrouve parmi les entreprises avec lesquelles nous travaillons des utilisateurs industriels d’huile de palme comme Ferrero, Nestlé, Mars ou Cérélia (qui produit par exemple les pâtes à tarte pour un grand nombre d’enseignes de la grande distribution française) et bien d’autres acteurs économiques. Nous avons depuis cinq ans guidé ces entreprises pour qu’elles établissent des politiques « zéro déforestation », puis, avec leurs équipes, avons remonté les filières qui les approvisionnent en huile de palme, de leurs usines jusqu’aux plantations et ce, dans le monde entier : de la Côte d’Ivoire au Cameroun en passant par le Cambodge, la Papouasie, l’Indonésie et la Malaisie bien sûr, le Brésil, la Colombie etc. Nous l’avons fait pour comprendre d’abord, et pouvoir ensuite entraîner leurs fournisseurs dans la production responsable d’huile de palme.

J’ai découvert «la palme », que je connaissais peu auparavant, une culture extraordinaire, capable de produire beaucoup plus d’huile végétale à l’hectare que les champs de tournesol d’Argentine dans lesquels j’avais travaillé il y a de cela quelques années. Produire quatre fois plus d’huile sur la même surface de terre, c’est bon pour la planète. C’est aussi très rentable. Le marché ne prêtant pas attention aux conditions de production, la culture de la palme se faisant en zone tropicale a conduit à une déforestation massive ces vingt dernières années et des pratiques sociales catastrophiques. Mais ce n’est pas une fatalité ! Le marché, qui est involontairement responsable de ces excès, peut tout aussi bien volontairement les inverser. C’est dans cet esprit que nous travaillons avec une grande partie des entreprises clef de cette chaîne. Le résultat : des politiques d’approvisionnement responsable historiques signées ces 3 dernières années en faveur des forêts par ces entreprises, une traçabilité accrue des matières premières et un changement de pratiques qui s’accélère sur le terrain. Aujourd’hui, même si de gros problèmes subsistent, je suis optimiste quant à la tendance et la capacité de cette industrie à changer. La solution du boycott proposée par la ministre est donc simpliste et même dangereuse. Que la France n’achète plus d’huile de palme ne changera pas grand chose à la déforestation en Indonésie car les volumes consommés dans le pays sont faibles. Les gros consommateurs sont la Chine et l’Inde dont les populations l’utilisent comme huile de cuisson au quotidien en volumes phénoménaux. Par contre, les entreprises comme Ferrero qui demandent l’excellence à leurs fournisseurs en travaillant main dans la main avec eux sont le seul lien qui nous permet d’approcher et transformer ces dernières. Quand ils arrêtent de déforester, ils le font pour Ferrero, mais cela impacte en même temps les productions vendues en Chine, en Inde et tous les autres pays consommateurs qui reçoivent de l’huile “Zéro déforestation” du même producteur. Si Ferrero n’achète plus demain, quel sera le levier qui encouragera les planteurs à changer?

Ferrero d’ailleurs s’est engagé dans le combat contre la déforestation depuis longtemps et décidé d’aller plus loin même que la certification en publiant sa charte. Ce faisant, l’entreprise joue un rôle de leader qui entraîne les autres marques dans son sillage, et c’est très important.

Arrêtons donc les amalgames simplistes et saluons plutôt le travail de toutes celles et ceux qui oeuvrent au changement. Je ne pense pas que la Nature ait créé de « bonnes » et de « mauvaises » huiles. Toutes les huiles sont produites de la terre par des hommes. Tout ce dont les entreprises qui les achètent doivent s’assurer, que ce soit pour la palme, le tournesol, le colza ou le coprah, c’est que leur production est respectueuse de l’Homme et de la Nature. Cela veut dire s’intéresser à leur origine, connaître ses fournisseurs et travailler main dans la main avec eux. Au final, c’est tout ce que le consommateur demande. Pas des polémiques inutiles!!

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Domaines d'engagement:
Des forêts en bonne santé

Produits:
Huile de palme

Membres:
Ferrero

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