Le projet Protéi'Sol répond aux défis critiques de la production de protéagineux et vise à reconnecter les systèmes de production végétale et animale au niveau territorial.
Selon le ministère français des Territoires, Écologiques et Logements, la culture du soja est un facteur important de déforestation, en particulier en Amérique du Sud. Au niveau mondial, la grande majorité du soja produit — environ 77 % — est utilisée pour l'alimentation animale, alors que seulement 19,2 % sont destinés à la consommation humaine directe et 3,8 % à des utilisations industrielles telles que le biodiesel et les lubrifiants.
Protéi'Sol répond directement à ce problème en encourageant la production locale de cultures riches en protéines, réduisant ainsi la dépendance à l'égard du soja importé et l'impact environnemental qui en découle. En encourageant l'intégration des légumineuses dans la rotation des cultures, le projet améliore la santé des sols, la biodiversité et la séquestration du carbone, tout en offrant des alternatives durables et économiquement viables pour l'alimentation animale au sein des chaînes d'approvisionnement régionales.
À moyen et long terme, il génère des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux, en impliquant les acteurs locaux, en générant des connaissances techniques et en contribuant aux politiques publiques sur les protéines d'origine végétale et la durabilité de l'agriculture.
Protéi'Sol est coordonné par Earthworm Foundation et rassemble des acteurs clés du système agricole et alimentaire, notamment le Groupe NORIAP (coopérative agricole), Terres Inovia (expertise technique et recherche agronomique), Novial (filiale de NORIAP spécialisée dans la fabrication d'aliments pour animaux) et des partenaires industriels et de la grande distribution (Nestlé-Purina, Lidl France, Auchan).
Le choix de la région Hauts-de-France est stratégique car :
C'est une des premières zones agricoles françaises pour la culture des protéagineux (45 000 ha).
Les agriculteurs de cette région sont confrontés à des obstacles économiques et agronomiques importants qui les empêchent d'accroître leur production de légumineuses.
La région dispose de partenariats existants dans le domaine de la recherche et de l'industrie qui peuvent soutenir la production durable de protéines.
Baisse de la production de légumineuses et obstacles techniques
Les agriculteurs sont confrontés à l'instabilité des rendements, au manque de connaissances techniques et à l'insuffisance de la recherche sur les variétés de légumineuses adaptées aux conditions locales.
Les rotations actuelles favorisent les cultures à forte valeur ajoutée comme la betterave sucrière et la pomme de terre, ce qui rend les légumineuses moins attrayantes.
Contraintes économiques et risques liés au marché
Les agriculteurs ne disposent pas de contrats sûrs ou de garanties de prix pour la production de légumineuses.
Le coût des protéagineux locaux n'est pas compétitif par rapport au soja importé, ce qui limite leur adoption par les agriculteurs.
Pressions climatiques et environnementales
La dégradation des sols et la perte de fertilité sont des préoccupations majeures dans la région.
Les agriculteurs s'efforcent de réduire l'utilisation d'engrais synthétiques tout en maintenant leur productivité.
La région a été sévèrement touchée par des événements météorologiques extrêmes en 2023 (sécheresses, inondations), ce qui accroît la vulnérabilité climatique.
Manque de coordination entre les acteurs de la chaîne d'approvisionnement
Les agriculteurs, les fabricants d'aliments pour animaux et les détaillants travaillent en vase clos, ce qui rend difficile le développement des chaînes d'approvisionnement en protéines locales.
Le partage des connaissances est limité entre les agriculteurs, les coopératives et les acteurs de l'industrie.
Le projet est basé dans les Hauts-de-France et se concentre sur :
Ces zones ont été choisies en fonction des critères suivants :
Caractéristiques et défis environnementaux
Le projet se concentre sur la formation de 30 agriculteurs et de 6 techniciens NORIAP à l'intégration des légumineuses dans les rotations de cultures, améliorant ainsi la fertilité des sols et réduisant la dépendance à l'égard du soja importé.
Augmenter la production de légumineuses
Aider les agriculteurs à intégrer les légumineuses dans la rotation des cultures afin d'améliorer la fertilité des sols et de réduire la dépendance à l'égard du soja importé.
Formation des agriculteurs et des techniciens
Apporter un soutien technique par le biais du programme Cap Agronomie® de Terres Inovia à 30 agriculteurs et 6 techniciens NORIAP.
Insertion dans le marché
Renforcer les chaînes d'approvisionnement en protéines locales en mettant les agriculteurs en contact avec Novial (fabrication d'aliments pour animaux), Purina (aliments pour animaux de compagnie), Lidl et Auchan.
Impact sur l'environnement
Réduire l'utilisation d'engrais synthétiques, améliorer la santé des sols et atténuer les risques climatiques dans les Hauts-de-France.
Partage des connaissances et passage à l'échelle
Évaluer les impacts du projet et étendre l'approche à d'autres régions (par exemple, la Normandie, le Grand Est).